Fête des Travailleurs !

Publié le par Union Locale CGT Val de Morteau

Fête des Travailleurs !

Discours prononcé par Lylian Ortiz, secrétaire de l'Union Locale CGT du Val de Morteau

Chers camarades,

Tout d'abord, merci à vous tous d'avoir répondu à notre invitation. Vous tous qui, par votre présence aujourd'hui, permettez à notre modeste Union Locale de se joindre aux millions d'hommes et de femmes, qui, conscients de leur force, ont à coeur de célébrer cette journée internationale des travailleurs.

Fête des travailleurs et non « fête du travail » comme il est coutume d'entendre ici et là. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard de l'Histoire si l'expression « fête du travail » trouve son origine sous le régime fasciste de Vichy. Il s'agissait, selon Pétain, de réconcilier patrons et ouvriers autour d'une notion commune : le travail.

Quelle belle farce en vérité lorsque la besogne de l'un accroît la richesse de l'autre !

L'Histoire encore une fois, se charge de nous rappeler pourquoi nous nous situons du côté de ceux qui, aujourd'hui célèbrent les travailleurs et non le travail.

Cette Histoire, pleine de souffrances, d'espoirs, de luttes ; pleine du sang de nos camarades qui ont donné leur vie pour l'édification d'une société libérée de l'exploitation de l'Homme par l'Homme, d'une société libérée du capitalisme.

Du sang de nos camarades de Chicago, qui, le 1er Mai 1886 et les jours qui suivirent, furent assassinés par la Police alors qu'ils manifestaient pour la journée de huit heures.

Du sang de nos camarades de Fourmies dans le Nord, qui, le 1er Mai 1891 furent abattus par l'armée alors qu'ils revendiquaient eux aussi la journée de huit heures.

Alors oui ! le 1er Mai demeure pour nous l'occasion de leur rendre hommage !

Toutefois, aussi tragiques furent-elles, les luttes passées furent

surtout glorieuses au regard des nombreuses et inestimables conquêtes sociales : journée de huit heures, semaine de 40 heures, droit de grève, congés payés, liberté syndicale, création de la Sécurité Sociale, j'en passe.

Nous avions, non seulement la sensation, mais surtout l'expérience concrète de nous trouver du bon côté de l'Histoire.

C'était sans compté la force de la réaction ! La force de ce rouleau-compresseur libéral qui écrase absolument tout sur son passage, détruisant un à un les droits si durement conquis.

L'actualité politique est malheureusement criante de vérité.

La récente loi Macron s'inscrit dans celles de ces prédécesseurs, qui vise encore et toujours à déposséder et affaiblir les organisations syndicales en réduisant le rôle et les missions des représentants du personnel. Les syndicats dérangent ! Enfin, pas tous.

La fameuse loi dite ANI : «accord national interprofessionnel », qui a instauré les accords compétitivité des entreprises, oblige ni plus ni moins les travailleurs, lorsque l'accord est signé, à accepter des baisses de salaires, ou à travailler plus longtemps, mais pas pour gagner plus cette fois-ci ! Et, en contre-partie le patron s'engage à ne pas licencier. Ou tout du moins à ne licencier que ceux qui auraient refusé de se soumettre à cet accord. Encore et toujours du chantage ! Honte aux organisations syndicales qui ont signé un tel torchon !

Le récent plan d'économie de 3 milliards d'euros dans les dépenses de Santé décrété par Marisol Touraine, plan d'économie qui équivaut à la suppression de 22000 postes dans la Fonction Publique Hospitalière. Encore des suppressions de poste alors que l'Hôpital Public se meure ! Fermetures de maternités, de services de chirurgie, de services d'urgence, fermeture de lits en Psychiatrie, explosion des emplois précaires, gel des salaires. La voilà la réalité des hôpitaux !

Rentabilité, compétitivité ! tels sont les dogmes capitalistes qu'on tente par tous les moyens de nous faire rentrer une bonne fois pour toute dans la cervelle ! Le fameux horizon indépassable de l'Humanité.

Le tableau est sombre, l'avenir des plus incertains ! Nous nous sentons à juste titre trahi ! Trahi par un gouvernement qui nous révèle sa vrai nature de classe, et sa véritable mission : celle de servir le Grand Capital !

Et pourtant, des quatre coins de France, d'Europe, du Monde, s'élèvent la voix d'hommes, de femmes, d'enfants parfois, qui refusent de baisser la tête

et qui comme nous tous sont convaincus que c'est par la lutte, patiemment, obstinément, que nous obtiendrons satisfaction.

Opiniâtre à la tâche, fier de nos valeurs de solidarité et de fraternité. Conscients que nous portons en nous, à travers nos luttes et nos revendications, les bases d'une société nouvelle.

La CGT, qui fête cette année ses 120 ans d'existence, a contribué de façon radicale à l'amélioration de la condition ouvrière. Elle a été de toutes les luttes. Payant la plupart du temps le prix fort : combien de militants arrêtés, torturés, assassinés ?

Nous pouvons être fier de leur dévouement. Dévouement guidé par la foi inébranlable en un avenir meilleur.

Camarades, quand bien même la situation actuelle est dure, pénible pour la classe ouvrière, je souhaite attirer votre attention sur deux événements qui ont fait l'objet, à la fin du mois d'avril, de commémorations internationales.

J'ai privilégié ces deux événements, à la fois parce que la CGT s'y est pleinement investie, dans tous les sens du terme, mais également parce que bien qu'éloigné dans le temps, ils demeurent riches d'enseignements et de leçons quant à la situation actuelle :

- les 70 ans de la victoire sur le nazisme, victoire à laquelle nos camarades ont grandement contribué. Je salue à cette occasion nos anciens secrétaires de la CGT Georges Séguy, la mémoire d'Henri Krasucki, et de tant d'autres de nos camarades qui ont vécu dans leur chair la barbarie nazi.

- Les quarante ans de la victoire des Viêts-congs sur l'armée américaine.

Le 30 avril 1975, on peut le dire, David a vaincu Goliath.

Comme l'a brillamment souligné Berthold Brecht : « celui qui se bat peut perdre, mais celui qui ne se bat pas à déjà perdu ! »

Camarades,

Je terminerai cette intervention par ces mots de Victor Hugo qui m'ont été rappelé par notre camarade Claude Voynet :

« Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ! »

Vive la solidarité internationale des travailleurs !

Vive le 1er Mai !

Vive la CGT !

Discours prononcé par Huguette Blondeau, secrétaire de la section des Retraités

Peut-on encore, aujourd’hui, croire aux affirmations martelées par le gouvernement, à savoir que les retraités sont riches, qu’avec le prolongement de la vie ce sont eux les grands responsables du déficit de la Sécurité Sociale, car ils se soignent trop bien, ils profitent abusivement des cures thermales etc… ce sont eux qui ont la possibilité de voyager …

Riches, les retraités qui ont travaillé leur vie durant, contribuant largement, par leur savoir-faire, au développement de la croissance de la France, avec des retraites trop souvent indignes d’un pays qui se targue d’être dans les premières puissances mondiales ? Une puissance incapable d’endiguer le flot des chômeurs qui explose de mois en mois …

Bien sûr, là aussi on met en avant la multitude d’aides et contrats divers, sachant bien que par ce biais c’est le patronat qui est le

vrai bénéficiaire… Maintenant, les efforts de nos dirigeants se concentrent sur ce qui serait l’avenir : l’apprentissage ! Là encore on vit cette mesure « miracle » depuis assez longtemps pour savoir que, trop souvent, les jeunes sont exploités…

Riches, les retraités qui –bien souvent- sont contraints d’aider leurs enfants (il n’y a pas si longtemps, c’était le contraire) voire leurs petits-enfants pour le financement de leurs études ?

Riches, ces « vieux » qui se retrouvent à la rue, avec comme seul

espoir la charité publique, les centres d’accueil, les multiples associations qui font de leur mieux pour adoucir cette misère que

les gens cachent par pudeur, pendant que les dividendes servis aux actionnaires atteignent des sommes vertigineuses ?

Et c’est fort de cette certitude que nos Ministres ont des insomnies à force de réfléchir aux lois scélérates qu’ils vont bien pouvoir inventer : suppression de la ½ part octroyée jusqu’à ces dernières années pour les conjoints isolés (veuvage, divorce…) ce qui alourdit considérablement l’impôt sur le revenu ; ou encore suppression de la pension de réversion si les revenus du conjoint survivant sont supérieures à 3.600 € par trimestre… Pareilles mesures, entre autres, n’auraient jamais été osées par Sarkozy, et je ne suis pas la seule à le penser ; nous qui avions mis tant d’espoirs dans ce gouvernement qui nous déçoit chaque jour un peu plus ! Il n’y a qu’à se rappeler l’énorme espoir porté par des milliers de travailleurs retraités, actifs, demandeurs d’emploi et qui s’est néanmoins heurté à un farouche veto. Mais rappelons-le tout de même, il est à regretter que trop peu de jeunes se soient associés à cette revendication qui est principalement la leur…

Riches, ces retraités qui, dans le Nord par exemple attendent le

paiement de leur pension de réversion depuis des mois… faute de personnel ?

Le catalogue des méfaits de ce gouvernement serait long à développer encore, aussi nous nous en tiendrons à la discussion que cette énumération a suscité

Dans tous les cas, nous ne redirons jamais assez, la syndicalisation ne se limite pas aux actifs, mais il est indispensable qu’elle se poursuive au-delà, tout au long de sa vie car chez les retraités aussi, il y a urgence dans les revendications.

Et bien sûr je conclurai par la certitude que nous

devons tous avoir : notre avenir, c’est nous qui le ferons.

Fête des Travailleurs !
Fête des Travailleurs !

 

 

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